Principes d’accessibilité du cinéma

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L’accès aux salles de cinéma pour les personnes sourdes et malentendantes, aveugles et malvoyantes est par nature complexe et souvent mal adapté. Outre la question de l’accessibilité physique à la salle de cinéma, se pose la question de l’accès à l’œuvre cinématographique pour les personnes privées de l’image ou du son, les deux éléments constitutifs du film.

La mutation de la filière cinéma vers le numérique ouvre de nouvelles opportunités d’adaptation de la séance de cinéma au handicap sensoriel. Alors que la copie 35 mm présentait des contraintes techniques, logistiques et économiques importantes, le numérique simplifie et rend moins coûteuse l’adaptation du film avec des fichiers numériques additionnels.

Les principes d’adaptation : plusieurs solutions existent !


– On compense le sens déficient par un autre sens :

 Les sous-titres pour sourds et malentendants

Pour les sourds et malentendants, la vue est mobilisée, en compensation de l’ouïe déficiente, avec la VFST (Version Française Sous-Titrée) ou ST-SME (Sous-Titre Sourds et MalEntendants). Ces sous-titres sont diffusés
  • soit sur l’écran visible de tous,
  • soit sur des écrans individuels, smartphones ou tablettes
Le sous-titrage sourds et malentendants (ST-SME) consiste à retranscrire les paroles prononcées dans le film et à donner des descriptions de l’environnement sonore en utilisant un code couleur qui complète ces informations. La mise à disposition de ces sous-titres est signalée dans les programmes des cinémas par la mention VFST ou ST-SME associée au pictogramme : Pictogramme général des sous-titrages pour sourds et malentendants
A titre d’exemple, la bande-annonce du film “On est fait pour s’entendre” de Pascal Elbé en ST-SME :
          

L’audiodescription 

Pour les aveugles et malvoyants, l’ouïe est mobilisée, en compensation de la vue déficiente, avec l’audiodescription diffusée sur des appareils individuels. Une voix off décrit les éléments visuels du films, indispensable pour comprendre et ressentir l’univers général de l’œuvre, contribuant à recréer et à imaginer ce qui passe à l’écran et qui est invisible à l’œil.

La mise à disposition de l’audiodescription est signalée dans les programmes des cinémas par le pictogramme : Pictogramme de l'audiodescription

Voici par exemple un extrait du film d’animation “Les Noces funèbres” de Tim Burton en audiodescription :

– On apporte un soutien au sens déficient :

Renforcement sonore 

pour les malentendants non appareillés, on renforce le son du film pour mettre en valeur les dialogues dans des casques individuels.

Boucle magnétique

Pour les malentendants appareillés, on dirige le son du film vers les appareils auditifs individuels grâce à une boucle magnétique fixe ou portative réglée sur la position “T” illustrée par ce symbole : Pictogramme indiquant la boucle magnétique
→ Présentation de la boucle magnétique par la ville de Genève en 2012 :
Pour plus d’informations sur les solutions d’adaptation aux handicaps sensoriels, rendez-vous sur la page “Rendre les cinémas accessibles au handicap sensoriel”

Un.e réfèrent.e handicap dans son cinéma

Il s’agit d’une personne intégrée ou intervenant dans l’équipe, même s’il n’existe pas de référent·e handicap type. Selon les structures, ce poste peut se trouver à différents niveaux dans l’organigramme et peut porter plusieurs noms : référent·e handicap, coordinateur·trice handicap, chargé·e de maintien dans l’emploi, correspondant·e handicap… Selon les besoins de la structure et le contexte, les missions varient. Cependant, pour les cinémas, on peut déjà tracer les fonctions principales qu’un·e référent·e handicap peut effectuer. Un·e référent·e handicap enquête auprès des publics pour trouver les solutions les plus adéquates pour le cinéma ainsi que pour spectatrices et spectateurs. « Dans toute entreprise employant au moins deux cent cinquante salariés, est désigné un référent chargé d’orienter, d’informer et d’accompagner les personnes en situation de handicap » (article L5213-6-1 du Code du travail) La loi préconise à minima de désigner une personne référente pour une entreprise de plus de 250 salarié·e·s. Pas d’obligation en dessous de cet effectif. Pour en savoir plus sur ce qu’est un.e réfèrent.e handicap et son rôle, nous vous invitons à consulter notre article : Engager un·e référent·e handicap dans son cinéma